BARCLAY JAMES HARVEST : Paris, Salle Pleyel, 19/11/23

par Philippe Mar 21 Nov - 19:28

BARCLAY JAMES HARVEST : Paris, Salle Pleyel, 19/11/23

Comme beaucoup, j'ai connu alors que j'étais en pleine période hard rock, le groupe avec le fameux live A Concert For The People (Berlin) enregistré devant le Reichstag de Berlin le 30 août 1980 mais qui est paru seulement deux ans plus tard en vinyle, un concert qui soit dit en passant avait été diffusé sur Antenne 2 si je me souviens bien.
Comme j'aime les live, je me suis ensuite procuré le Live de 74, le Live Tapes (1978) puis le Glasnost sorti en 1987. Après au gré des brocantes, j'ai récupéré quelques albums studio dont le superbe XII. Et puis voilà, petit à petit, les mélodies sucrées de BJH se sont estompées au profit de gros sons métalliques.

Mais bon voilà, je conservais une tendresse particulière pour ce groupe avec de surcroit mon épouse qui, elle aussi, l'avait découvert à peu près en même temps que moi. Ainsi, nous nous étions dits que si d'aventure ils passaient à Paris, nous irions les voir. Sans doute qu'ils étaient passés avant au milieu des années 90 et 2000 mais la vie a fait que nous avions d'autres priorités (vie de famille etc...) et puis comme je l'ai écrit précédemment, BJH n'était plus ma tasse de thé ou du moins, ils l'étaient de loin.

Depuis plus de 40 ans, le groupe avait bien évidemment changé car celui-ci s'était scindé en deux (un peu d'ailleurs comme Jethro Tull et Wishbone Ash) sous deux appellations différentes à savoir Les Holroyd's Barclay James Harvest et John Lees' Barclay James Harvest.

C'était donc la deuxième mouture composée d'un seul membre original (John Lees) qui, pour une ultime tournée, faisait une halte parisienne dans la magnifique Salle Pleyel dont la façade fait immanquablement penser à celle de l'Hammersmith Odeon de Londres qui ouvrira 5 ans plus tard (1932).

Raison pour laquelle qu'en termes d'albums et de chansons, outre les classiques bien évidemment, je reconnais avoir été quelque peu désorienté par cette setlist qui va se faire un devoir de survoler toute la carrière de ce groupe.

Le son est de toute évidence parfait. On n'est ni à "Bercy" ni à La Défense Arena, deux salles qui brillent la plupart du temps par une qualité de son souvent discutable. Certes, pas très rock, la Salle Pleyel mais reconnaissons qu'elle a accueilli par le passé des groupes importants tels qu'entre autres Jethro Tull, Procol Harum et Europe (tout récemment). Extreme sera d'ailleurs à l'affiche le 7 décembre.

L'ambiance ? Très feutrée limite bobo voire "pépère" pour une frange de population qui vient se remémorer une adolescence à tout jamais envolée.

Tout comme le concert auquel nous allons assister qui débute sur un Fifties Child issu de Ring Of Change, un album que je n'ai jamais écouté, il convient de le préciser. Juste après, je me trouve en terrain connu avec les superbes Child Of The Universe et Poor Man's Moody Blues (ce titre se voulant être un hommage très appuyé au groupe mentionné).

Puis de nouveau dans le flou avec In My Life, If Love Is King, North et Cheap the Bullet (interprétés par le volubile bassiste Craig Fletcher) jusqu'au classique parmi les classiques (le premier titre que j'ai entendu sur A Concert For The People (Berlin)), j'ai cité Mockingbird qui lui, ne débute pas tout à fait comme d'habitude. En effet, s'acquittant d'une petite intro classisante, le groupe nous offre ensuite une version dénuée cependant des "aaahhh aaahhh" et là, ça manque à mon humble avis. Belle version néanmoins. Les solos de Lees se veulent être certes très très travaillés, très pointus mais bon l'âge et l'arthrite faisant, ils ne sont plus aussi percutants que par le passé. La voix aussi a subi les affres du temps, celle-ci étant plus doucereuse, un terme qui n'a rien de péjoratif ici mais qui montre bien de façon réaliste que ce n'est plus tout à fait ça.

For Your Love (rien à voir avec le titre des Yardbirds) fait partie d'un album qui, pour moi, reste assez confidentiel (Victims Of Circumstance) puisque je n'ai dû l'écouter qu'une seule fois. Pas de souci par contre pour Loving Is Easy, une chanson efficace que j'ai toujours aimée, Suicide? et Medicine Man. The Poet, After the Day, Dark Now My Sky nous mènent jusqu'au rappel ponctué d'applaudissements respectueux et polis.

Le quart d'heure suivant va s'avérer être très pénible pour moi. Après une courte présentation de Dark Now My Sky (issu du tout premier album) joué en version symphonique à Londres, le claviériste Jez Smith nous propose cette même interprétation (n'oublions pas nous sommes à la Salle Pleyel) de plus de 15 minutes. 15 longues minutes insupportables pour moi.

Heureusement qu'en guise de conclusion, Hymn est là pour faire lever le public, prêt à entonner les "Yeah" de rigueur, un titre qui, comme vous le savez, est source de profonde communion entre le groupe et ses fans. Voilà donc un concert bon enfant qui me fait dire que je les aurais au moins vus une fois dans ma vie.